Sobriété énergétique, les rondiers montent au créneau – Le Regard d’Éric de Riedmatten

Par Eric de Riedmatten
Octobre 2022

C’est une nouvelle mission qui prend de l’ampleur en France. Je veux parler des rondes privées qui permettront, à terme, de réduire les factures énergétiques des entreprises. Je vois cela comme un vrai pas en avant et un relai des actions lancées par les pouvoirs publics pour installer la sobriété énergétique, dans les entreprises et les grandes industries grosses consommatrices d’énergie.

Car les notes explosent. Et je l’entends chaque jour lorsque je rencontre des dirigeants d’entreprise. Pour certains, la facture est devenue insoutenable et même les aides du gouvernement ne suffisent plus. Je pense au groupe verrier Duralex, connu pour les célèbres verres utilisés dans les cantines de France. L’entreprise a stoppé la production. Tous les salariés ont été mis en chômage partiel. Même situation pour le groupe ARC, le géant français du verre ne pourra plus produire en France si les coûts restent si élevés. Il faut donc faire des économies. Pour de nombreuses PME, la tentation est grande de déposer le bilan. Je pense à ce que me disait la Confédération des Petites et moyennes Entreprises de l’Oise. Des petits patrons ont vu leur facture grimper de 40% en 1 an. Et je comprends leur désarroi.

SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE, LA SÉCURITÉ PRIVÉE DEVIENT UN ATOUT

D’autres entreprises ne peuvent pas se permettre de baisser le rideau. Alors, la sécurité privée devient un atout. Et elle constitue, en quelque sorte, un continuum de la sécurité. Cette fois, au service d’une grande cause nationale : celle de réduire la consommation d’énergie et sécuriser notre indépendance énergétique. Il s’agit bien là aussi de sécurité !

J’ai pu m’entretenir avec le Président du Groupement Professionnel des Métiers de la Sécurité Electronique (GPMSE). Patrick Lanzafame m’explique que cette surveillance est certes digitale mais aussi humaine. Et ce contrôle humain devient essentiel pour les entreprises en les temps actuels. Ces agents privés sont rémunérés entre 25 et 35euros de l’heure pour surveiller la température des radiateurs dans les bureaux, veiller à ce que les fenêtres soient fermées et que le thermostat dans les hangars soit bien réglé. Il y a encore quelques mois, personne n’aurait imaginé qu’un tel service prenne une telle ampleur en raison de la crise énergétique. Et j’en viens au rôle des rondiers. Ces agents de l’ombre, sont finalement la preuve concrète qu’il est urgent de développer l’emploi dans ce secteur.

Avec l’arrivée de deux grands évènements sportifs en France, à savoir la coupe du monde de rugby puis les JO 2024, je ne comprends pas qu’une grande vague de recrutement et de formation n’ait pas encore démarré dans ce pays.

LES RONDIERS, UNE NOUVELLE FORCE TRÈS RECHERCHÉE

Car les agents de surveillance qui seront affectés aux bords de stades constitueront un réservoir formidable pour la sécurité publique post 2024.

Car oui, lorsque tous ces évènements sportifs seront passés, il ne sera plus question de renvoyer chez eux ces agents formés pour les Jeux Olympiques et utiles à la société. Il est donc urgent de les recruter en masse et de protéger cette main d’œuvre qui effectuera ensuite des missions de sécurité dans le cadre du continuum.

ET POURQUOI PAS DE RONDIERS AUX POSTES D’ESSENCE ?

Me vient à l’esprit une réflexion. Ce que nous vivons aujourd’hui avec les files d’attentes interminables dans les stations, les débordements et les violences est inacceptable à mes yeux. Ne serait-il pas utile d’utiliser dans le futur ces rondiers pour créer l’ordre partout où la violence peut s’installer. On pourrait alors faire de la prévention plutôt que de la répression. C’est cela qui manque au pays. De la main d’œuvre suffisante pour gérer tout ce que l’Etat et les polices municipales ne peuvent plus faire.  Les débouchés sont énormes me confirme le président du Groupement Professionnel des Métiers de la Sécurité Electronique (GPMSE). Car les moyens numériques actuellement déployés comme les caméras et les capteurs ne sont rien sans l’œil et l’intelligence humaine.

L’humain sur le terrain rassure, conseille et parfois, ramène à la raison tous ceux qui ne rejettent l’autorité publique. Le rôle des rondiers me semble majeur et prioritaire. Voilà une profession qui mériterait d’être valorisée et revalorisée. Et si je vous disais que sur la liste des 10 métiers les plus recherchées en France apparait le métier de rondier. Oui, c’est bien l’étude BMO/Pôle Emploi (besoin en main d’œuvre) qui le confirme ! Là encore, c’est la vision et la stratégie qui manquent à ce pays. Si l’on veut remonter de plusieurs crans notre sentiment de sécurité, formons et recrutons et donnons plus de latitudes aux métiers de la sécurité privée.

Eric de Riedmatten

Une émission Agora Médias
Directeur de la publication : Michaël Lejard