ACTIVISTES « ECOLO », QUELLE SECURITE FAUT-IL POUR EVITER LES SACCAGES ? – Le Regard d’Éric de Riedmatten
Par Eric de Riedmatten
Décembre 2022
La violence comme arme de communication.
Les activistes écolo accélèrent le saccage du monde matérialiste. Rien ne les arrête. On ne compte plus les musées pris pour cible dans le but d’attirer l’attention du public. Ils bloquent les aéroports, dénoncent l’usage des jets privés, démolissent les antennes destinées à la 5G. Et désormais, ils montent d’un cran en saccageant des sites industriels. Dernier exemple en date, l’attaque de l’usine à béton du groupe Lafarge, près de Marseille, dévastée par 200 activistes.
Alors, quelle réponse faut-il ? Les intercepter avant de les empêcher de nuire ou se surprotéger ?
ACTIVISTES ECOLOS : OUI, LE SUJET EST PRIS TRES AU SERIEUX
J’ai interrogé l’ANITEC, l’organisation professionnelle qui regroupe les intégrateurs de technologies. Oui, le sujet est pris très au sérieux. Les entreprises les plus exposées se mobilisent. Certaines ont même commencé à se protéger avec des plans d’actions spécifiques. Elles ont été devancées par les banques, il y a 15 ans, lorsque celles-ci étaient accusées de financer des causes non défendables. Les activistes s’en prenaient aux devantures ou aux distributeurs de billets. Mais avec les activistes écologistes, on change de dimension. Et je m’interroge aussi sur la pertinence de leur acte. Pourquoi s’en prendre à des entreprises qui ont déjà engagé des politiques en faveur de la transition énergétique ? J’ai interrogé un défenseur de la nature. Le très connu Bertrand Piccard qui a fait le tour du monde en avion solaire et qui multiplie les conférences pour inciter les hommes politiques et les entreprises à prendre des mesures rapides simples et concrètes pour changer la trajectoire climatique. Il a même remis aux députés un manifeste intitulé « 50 recommandations prêtes à voter ».
LA VIOLENCE N’EST PAS LA SOLUTION.
Pour Bertrand Piccard et je l’approuve : la violence n’est pas la solution. Mais selon lui, cette violence est assimilée à un acte de résistance. Et dans ce cas, le sabotage est-il la seule réponse ? Peut-on laisser agir des éléments incontrôlés qui s’en prennent à des sites sensibles ? Chez Lafarge par exemple, l’exemple a mal été choisi par les anticapitalistes. Une stratégie de développement durable est actuellement en cours. Le groupe franco-suisse (avec Holcim) produit du béton recyclé, s’engage à réduire les émissions de CO2, valorise et recycle 100 millions de tonnes de déchets par an.
Dans ce cas, est-ce le monde de l’entreprise qui doit supporter le choc ? Doit-on laisser se multiplier les violences ? Ou doit-on surprotéger les sites sensibles, y compris ceux qui se sont engagés dans des programmes respectueux de l’environnement ?
LES ANTENNES 5G DEJA SURPROTEGEES
J’ai l’impression que les activistes avancent les yeux fermés, sans évaluer les efforts déjà entrepris par l’industrie qui apporte sa pierre à la décarbonation de l’atmosphère. Bien entendu, les antennes 5G génèrent une forme de pollution. Faut-il pour autant les saboter ? Doit-on mettre un agent de sécurité derrière chaque antenne ? Sait-on que le streaming (quand on écoute de la musique en ligne), impacte aussi l’environnement par sa surconsommation électrique ? Et qu’il pollue davantage que des avions d’affaires ! Free, SFR et Bouygues Télécom viennent d’être victimes d’attaques sur des antennes 5G au sud de Toulouse. J’apprends que ces entreprises ont renforcé la surveillance de leurs sites en installant des détecteurs de mouvement aux abords des pylônes, des systèmes de défense périmétrique se mettre en place, la vidéosurveillance se développe et les éclairages automatiques se généralisent. Mais à quel prix ! Pour l’univers de la sécurité, il y a matière à réflexion. Et comme me le confirme un grand groupe industriel, cela va générer une mobilisation accrue des services de sécurité privée.
Les musées, (Anews avait abordé ce thème dans un numéro précédent) sont contraints de revoir leur budget pour rehausser le niveau de sécurité. Aéroport de Paris estime, pour sa part, disposer de suffisamment d’agents pour intercepter les fauteurs de troubles. Une trentaine de militants ont été interceptés au mois de novembre alors qu’ils s’apprêtaient à envahir les pistes du Bourget.
LES ENTREPRISES VONT DEVOIR SE PROTEGER PLUS ENCORE
Avec la menace des activistes écologistes, les entreprisses vont devoir se protéger plus encore. Lilian Caule, Directeur Technique à l’Anitec, me disait que les dépenses liées à ce type de sécurité augmentaient de 5 à 7% par an ! On multiplie les diagnostics, on évalue les risques et on investit dans la sécurité préventive. On voit des barrières infra-rouges s’ériger autour des sites les plus sensibles, capables de détecter des intrusions par laser ou infrarouge sans que l’individu s’en rende compte.
Bref : Pour le monde de la sécurité, il y aura des places à prendre. Et pour les entreprises, de nouveaux budgets à prévoir !
Une émission Agora Médias
Editeur pour Agora Médias : Michaël Lejard