Loi Sécurité pour les JO : le Privé se dit soulagé – Le Regard d’Éric de Riedmatten
Par Éric de Riedmatten
Avril 2023
Tout le monde attendait cette loi olympique qui va donner du travail aux entreprises de sécurité privée. Une loi qui va aussi lâcher la bride sur bien des points et qui apporte enfin de l’intelligence artificielle dans un monde qui en avait bien besoin.
400 voix ont voté pour cette loi contre 93 hostiles. Car il y a dans ce volet de mesures des points de friction qui gênent les « droits de l’hommiste » comme les appelle Jean-Christophe Chwat, président de la Fédération Française de la Sécurité Privée. Les plus extrêmes parlent de dérives sécuritaires, d’atteintes aux libertés publiques parce que les vidéos surveillance de la nouvelle génération pourront détecter des anomalies dans le comportement des foules. Ces caméras intelligentes pourraient jeter le soupçon sur un individu qui n’aurait rien à se reprocher. Et cette réaction des « wokistes » et autres ultras d’extrême gauche me gêne. Où est le mal ? En quoi une caméra intelligente pilotée par de l’intelligence artificielle est-elle une menace pour la liberté publique ? Aussi longtemps que l’individu n’a rien à se reprocher, il me paraît normal et indispensable de développer ces outils qui vont protéger le bien commun et éviter des drames.
L’IA, UN OUTIL RÊVÉ POUR LA SÉCURITÉ
Comme me le disait Jean-Christophe Chwat, l’IA (abréviation d’intelligence artificielle), est un outil rêvé pour la sécurité publique. « C’est un premier pas salvateur après des décennies de frilosité » dit-on à la FFSP. Et ils ont raison à la fédération. Jamais la technologie n’a voulu barrer la route aux droits de l’homme ni leur porter atteinte. Et dans le cas de la loi Olympique, je considère que les rédacteurs du texte ont manié la plume avec prudence. Ils ont exclu la reconnaissance faciale ce qui est, à mon sens, une erreur. Dans le contexte de violence que nous vivons, il aurait été bien utile d’aller jusqu’à l’usage de cet outil déjà utilisé dans de nombreux pays. Et que ceux qui n’ont rien à se reprocher peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Les autres, violents fauteurs de trouble, qui n’ont de cesse de provoquer le désordre et d’insulter les forces de l’ordre comme ce fut le cas à Sainte-Soline ou lors des manifs anti réforme, ceux-là oui auraient du souci à se faire ! Car assurer la sécurité aux JO 2024 ne va pas être une mince affaire.
LA LOI SÉCURITÉ DEVAIT-ELLE ALLER PLUS LOIN ?
Selon moi, tous les outils nouveaux qui auraient pu contribuer à protéger les participants et les touristes auraient dû être intégrés à la loi. Après tout, les JO sont une vitrine ! Hélas en France, la main tremble encore face aux élus de l’extrême gauche qui ne savent que dénoncer les dérives sécuritaires du pouvoir actuel.
Ils ont d’ailleurs obtenu que toutes ces avancées soient expérimentées jusqu’au 31 décembre 2024. Et après ? Que fera-t-on ? Serons-nous le seul pays d’Europe à rejeter les nouvelles technologies capables d’accompagner l’humain dans l’analyse d’images de vidéosurveillance ?
Je reviens au scepticisme qui touche l’intelligence artificielle. Elle aussi a été dénoncée par un certain nombre d’experts dont Elon Musk qui redoutent son expansion. Ces sceptiques de la High Tech veulent reprendre la main sur les cerveaux numériques.
Un moratoire est même envisagé pour éviter son développement trop rapide.
Mais comme le rappelle la FFSP, cet apport technologique, s’il est bien utilisé, avec des équipes bien formées, sera d’un grand secours pour toutes les entreprises de sécurité privée qui l’utiliseront. Imaginons que l’intelligence artificielle ait existé lors du drame du stade du Heyzel en 1985 ? 39 morts, 460 blessés victimes des hooligans auraient pu être évités.
Ou à Furiani quand les tribunes se sont mises à trembler ? Les détections et caméras intelligentes auraient joué leur rôle et elles auraient alerté les services de sécurité du stade sur les mouvements de foule anormaux.
DU BUSINESS EN VUE POUR LA SÉCURITÉ PRIVÉE
Cet apport technologique va également générer un nouveau business à toute une profession. La FFSP espère d’ailleurs que ce volume d’affaires supplémentaire touchera toutes les entreprises du secteur, PME et ETI et pas seulement les géants de la tech. Cela poussera aussi le recrutement de nouveaux profils qui seront chargés de faire tourner ces équipements. Des profils dont les salaires seront meilleurs. On peut vraiment penser que le mix « hommes-machines » est en route pour le bien public et qu’il fera monter d’un cran le niveau des compétences.
C’est donc un superbe débouché et une fantastique opportunité que nous offrent les JO pour moderniser un secteur économique majeur.
On doit s’en réjouir et cesser de mettre des bâtons dans les roues du progrès.
Éric de Riedmatten
Directeur de la publication : Michaël Lejard
Chef d’édition : Eric de Riedmatten
Éditeur : Agora Médias, une activité d’Agora Managers Groupe
